Unmaintained space

blacksmith
computers
drumming
bujutsu
gaming
metal
beer
diy
...


Cet article en français a été rédigé à destination de la revue de l'École Lionel Oudart. Comme les exemplaires papier sont limités, cette version numérique permet à chacun d'y avoir accès.


Stocker son matériel n'est pas simple. Que ce soient des outils de bricolage (qui trainent donc sur l'établi), des casseroles (qui empêchent les tiroirs de fermer), ou des bokens (qui glissent le long du mur contre lequel ils sont appuyés, et tombent en faisant un boucan d'enfer), le matériel finit toujours par apporter un certain chaos qu'il n'est pas facile d'éliminer.

Concernant les bokens (et autres wakizachi, naginata, yari, tanto, bo, jo, iaito, tachi, ou que sais-je, mais on va garder juste le boken pour simplifier), ils viennent du Japon, et comme tout ce qui est japonais, il y a des règles et des manières de faire pour tout. Donc évidemment, il y a une manière de stocker son boken: le kake.

Le Kake

Kake signifie grossièrement support, et est généralement ajouté à l'objet qu'il est sensé supporter: katana-kake, naginata-kake, yari-kake, etc...

Il en existe plusieurs sortes, comme des katana-kake verticaux, mais la plupart sont horizontaux et permettent d'accueillir tout type de matériel. Certains se posent sur une surface plane, d'autres sont fixés sur les murs. Certains n'ont qu'un seul emplacement, tandis que d'autres peuvent aller jusqu'à une dizaine!

Un katana-kake vertical
Un katana-kake vertical

Un kake horizontal à deux emplacements
Un kake horizontal à deux emplacements

Un kake mural
Un kake mural

L'intéret du kake est multiple, mais en premier lieu, il donne un emplacement de stockage dédié à notre matériel, c'est à dire que l'on ne se pose plus la question de savoir où ranger son boken, on le pose simplement sur le kake, puisqu'il est là pour ça. Certes, il faut trouver où stocker le kake et c'est là un problème bien épineux, mais on a normalement à ne résoudre ce problème qu'une seule fois.

Ensuite, et surtout, le kake permet de stocker son matériel correctement, afin de le préserver le mieux possible.

  • Pour un katana-kake vertical, la lame va se retrouver suspendue dans le saya (le fourreau) sans appuyer ni d'un côté ni de l'autre, ce qui lui évitera de se voiler, surtout si le stockage dur des années.
  • Pour un kake horizontal, la lame va reposer sur le mune (le dos de la lame), que ce soit un boken, un iaito, ou un naginata. De même, la lame évitera de se voiler puisqu'elle restera au repos dans une position symétrique par rapport à la gravité.
  • Pour les armes longues, attention cependant: il faut que le kake soutienne l'arme par des points plus espacés que pour un katana, ou bien simplement avec plus de points, afin d'éviter que l'arme se courbe avec le temps.

Le kake de Grandfontaine, avec des armes courtes et longues Le kake de Grandfontaine, avec des armes courtes et longues. On voit bien que les armes longues sont soutenues aux extrêmités.

Fabrication expresse

De nombreux modèles de kake sont disponibles à travers les Internets, mais je vous propose ici de découvrir un modèle simple à réaliser chez soi. L'avantage principal étant de pouvoir facilement l'adapter à ses besoins en terme de nombre d'emplacement et de dimension, mais aussi en terme de matière et de couleur.

Plan de fabrication d'un kake
Plan schématique, l'échelle n'est pas respectée

Matériaux:

  • du tasseau
  • du tourillon
  • des chevilles de fixation adaptées au mur d'accueil

Matériel:

  • un crayon
  • un mètre
  • du papier de verre de finition (180, 240 par exemple)
  • une scie
  • une perceuse
  • un foret de la même taille que le tourillon

Astuce: à chaque étape, on pense à bien commencer par mesurer et tracer les découpes et perçages à l'aide du mètre et du crayon. Après chaque coupe et perçage, on pense à ébavurer les pièces avec le papier de verre.

  1. On commence par couper toutes les pièces aux bonnes dimensions:
  • Avec le tasseau, on coupe deux longueurs identiques qui serviront de base verticale au kake. Dans mon exemple, j'ai fait deux montants de ~1m.
  • Avec le tourillon, on va découper des chevilles que l'on insérera dans les tasseaux une fois ceux-ci percés. Dans mon exemple, mes chevilles font ~7cm.
  1. On perce ensuite les montants à angle (~60°) et interval réguliers (~10cm). Pour l'interval, il suffit de mesurer, et pour l'angle, on commence par se faire un gabari dans une chute, que l'on utilise ensuite pour tous les trous.
  2. Les trous les plus proches des extrêmités des montants sont ensuite percés pour la fixation au mur.
  3. Il ne reste plus qu'à fixer les montants au mur, et insérer ensuite les chevilles.
  4. Le kake est prêt. Une finition à l'huile de lin augmentera encore d'avantage sa durabilité (de même pour les armes, d'ailleurs).

Résultat obtenu, avec quelques finitions supplémentaires
Le résultat obtenu, avec quelques finitions supplémentaires, comme l'étagère et les chanfreins aux extrêmités des montants

Galerie complète